Bureau d'étude et d'expertise du radon
IRSN/PSE-ENV/SERPEN/BERAD
P 17 92262
Fontenay-aux-Roses Cedex
Gaz radioactif d’origine naturelle, le radon est considéré en France comme la seconde cause de mortalité par cancer du poumon après le tabac. Les autorités sanitaires recommandent de ne pas avoir une concentration de ce polluant supérieure à 300 Bq/m3. En tant que particulier, que faire pour savoir si son habitation est concernée ? Comment le dépister et limiter sa présence ?
Habiba Ammari est conseillère médicale en environnement intérieur au sein du réseau d’allergologie de Franche-Comté. À la demande de médecins, de services communaux d’hygiène et de santé ou de délégations territoriales de l’Agence régionale de santé (ARS), elle réalise des diagnostics de la qualité de l’air. Depuis fin 2012, la mesure du radon fait partie de sa panoplie. L’IRSN met gratuitement à sa disposition des kits de dépistage développés avec la société Dosirad. “Le radon ne provoque pas d’allergie mais il peut avoir un impact sur la santé à long terme. C’est pourquoi nous avons décidé en 2012, avec l’IRSN et l’ARS, d’intégrer son dépistage aux autres mesures de polluants que je réalise chez des personnes souffrant de pathologies liées à leur habitat (allergies, asthme…) : acariens, moisissures, formaldéhyde, etc. Je fais un diagnostic global de la qualité de l’air intérieur. Si les logements sont au rez-de-chaussée ou au premier étage*, et si les diagnostics sont réalisés entre octobre et février, quand les fenêtres sont souvent fermées, je propose aux patients de poser un dosimètre radon (cf. photo) chez eux.
Des logements à plus de 1 000 Bq/m3
Au bout de deux mois, ils nous retournent les boîtiers, que nous envoyons à l’IRSN pour analyse. Dans le cadre du partenariat que nous avons avec l’Institut, ce dépistage est gratuit. Sans cela, l’opération coûterait quelques dizaines d’euros par logement. Depuis que je mesure le radon, j’ai posé des dosimètres dans 82 logements : 3 % d’entre eux ont montré un taux de radioactivité supérieur à 1 000 Bq/m3. À de tels niveaux, abaisser les concentrations devient indispensable et il peut être nécessaire d’engager des travaux de remédiation (mise en dépression du sous-sol, etc.). Dans la plupart des autres cas, mes conseils – aérer et rendre étanches les voies d’entrée du radon dans la maison – permettent de réduire à moindre coût l’exposition à ce polluant.”
Michel Durand s'interroge car il a entendu parler du radon et de son rôle dans l'apparition de cancers du poumon. Sa maison est-elle remplie de ce gaz radioactif? Si oui, que peut -il faire pour limiter sa présence?
“La population est encore trop peu sensibilisée au risque radon, alors que près de 7 250 communes ont un potentiel radon moyen ou élevé et que plus de 11 millions d’habitants y résident. Cela fait plus de 25 ans que le caractère cancérigène de ce polluant est officiellement établi, mais 8 % seulement des médecins généralistes déclarent avoir eu l’occasion d’aborder ce risque avec leurs patients. Savoir si on y est exposé est très simple : il suffit de poser un dosimètre chez soi. Si les concentrations mesurées sont significatives, il existe dans la très grande majorité des cas des solutions simples et peu chères pour retrouver des niveaux acceptables. Deux grands types d’actions sont possibles : empêcher le gaz de rentrer ou éviter qu’il ne s’y accumule en améliorant la circulation de l’air dans le logement. Dans les cas les plus complexes, heureusement assez rares, les travaux peuvent coûter plus de 10 000 euros. L’idéal est alors de pouvoir les inscrire dans un projet de rénovation plus global, tel qu’un projet d’amélioration de l’efficacité énergétique.”
IRSN/PSE-ENV/SERPEN/BERAD
P 17 92262
Fontenay-aux-Roses Cedex
Article publié en octobre 2014