Des experts aux côtés des enseignants

Depuis onze ans, des professeurs de sciences de la vie et de la Terre (SVT), de physique-chimie et de philosophie du lycée Notre-Dame, à Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine) mènent auprès des élèves de terminale des actions de sensibilisation à la radioprotection. Parmi les thèmes abordés : les effets des rayons ionisants sur les cellules souches, ou la radiothérapie. « Cette année, Alain Chapel, chercheur en thérapie cellulaire à l’Institut, a exposé sa démarche scientifique devant un groupe de dix élèves volontaires », explique Claire Schneider, professeure de SVT. Quelques semaines plus tard, le chercheur a reçu les lycéens dans son laboratoire à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). 

Depuis trois ans, Hélène Castel, Béatrice Casanova et Corinne Fonta, enseignantes au lycée Louis-de-Broglie, à Marly-le-Roi (Yvelines), animent un club scientifique. « Nous travaillons cette année sur la contamination de plantes poussant sur des sols pollués, explique Corinne Fonta, professeure de SVT. En septembre, nous recevons l’appui de deux spécialistes de la phyto-remédiation de l’IRSN, Karine Beaugelin et Pascale Henner, de Cadarache (Bouches-duRhône). Elles nous proposent un protocole d’expérience de phyto-extraction. » Pendant plusieurs semaines, les quatorze élèves du club cultivent deux espèces de plantes communes sur un terreau contaminé au césium 133 - utilisé pour simuler l’élément radioactif - et sur un terreau sain. Ils se rendent dans deux laboratoires de l’Institut situés au Vésinet (Yvelines) - « surveillance de l’environnement par échantillonnage » et « expertise, de radiochimie et de chimie analytique ». Ils mesurent la quantité de césium 133 absorbée dans les deux espèces de plantes, contaminées et non contaminées, grâce à un spectromètre de masse. Les élèves présentent ce projet à la finale du concours CGénial et remporté le 1er prix ex-aequo avec quatre autres lycées.  

À quels rayonnements sont exposés les voyageurs et le personnel navigant lors d’un voyage en avion? C’est la question que s’est posée un groupe de sept élèves volontaires, en classe de seconde au lycée de l’Europe, à Dunkerque (Nord). De septembre à décembre 2017, le groupe réalise un travail de recherche documentaire pour repérer les sources possibles de radioactivité – scanners de bagages, rayonnements cosmiques pendant le vol, etc. Ils reçoivent ensuite la visite de Jean-François Bottollier, chercheur spécialisé dans la mesure de doses reçues par les équipages. Celui-ci les aide à préciser leurs conclusions. Les élèves présentent leurs travaux aux Ateliers de la radioprotection. « Ils apprécient ce mode d’apprentissage original, résume Régine Dubiez, professeure de physique. L’échange avec un scientifique spécialisé leur apporte de la matière pour enrichir leurs recherches. Ils ont confronté leur approche avec celle d’un chercheur. » 

L’édition 2018 des Ateliers de la radioprotection se déroule à Lyon du 19 au 21 mars. L’événement réunit des experts, des enseignants et près de deux cents jeunes venant de plusieurs lycées français, mais également d’Allemagne, d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie et du Japon. Tout au long de l’année, les élèves, sous la conduite de leurs professeurs et avec l’assistance d’experts, réalisent des travaux pratiques autour du thème de la radioprotection. Lors des rencontres, ils présentent leurs travaux et échangent leurs expériences dans une ambiance conviviale. « Ces trois jours donnent lieu à de véritables partages intellectuels, avec une émulation entre tous les participants, jeunes et adultes », résume Claire Schneider, professeure présente à l’événement.