DOSSIER - Iode radioactif : quelles avancées scientifiques sur la prise d’iode stable ?

Un accident sur un réacteur nucléaire peut engendrer un rejet d’éléments radioactifs dans l’atmosphère contenant de l’iode radioactif. Respiré ou avalé, il se fixe sur la glande thyroïde. Il peut augmenter le risque de cancer de cet organe. L’augmentation de sa fréquence est estimée en 2018 à 25 % à la suite de l’accident de Tchernobyl.  
La prise de comprimés d’iode stable est l’une des mesures que peuvent prendre les autorités dans ce type de situation. Ce médicament va empêcher la thyroïde d'absorber l’iode radioactif rejeté dans l'environnement. 
Quels sont les risques sanitaires liés à l’iode radioactif ? Comment protéger la thyroïde avec de l’iode stable ? Quelles sont les nouvelles connaissances scientifiques relatives à des prises répétées en cas de rejets durant plusieurs jours ?  
En France, des comprimés sont distribués de façon préventive autour des installations -centrales, réacteurs de recherche…- présentant un risque d’émission d’iodes radioactifs. 2,2 millions de personnes sont concernés par ces campagnes de distribution. 

Fabriqués par la Pharmacie centrale des armées, les comprimés d’iode stable se présentent en tablettes de 10 comprimés sécables, à administrer par voie orale. - © Célia Goumard/Médiathèque IRSN

ÉDITO - Une protection plus efficace

Marc Benderitter, expert en radioprotection. - © Florence Levillain/SIgnatures/médiathèque IRSN

Une nouvelle campagne de distribution de comprimés d’iode stable démarrée en septembre concerne plus de 2 millions de personnes en France. En cas de rejets d’iode radioactif, cette mesure de protection réduit la probabilité de survenue de cancers de la thyroïde, en particulier chez l’enfant. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointe la nécessité de capitaliser des connaissances pour les situations d’exposition particulières, notamment celles des expositions répétées – comme cela a été le cas à Fukushima –, afin d’élargir le spectre d’utilisation de l’iode stable. En France, le programme Priodac a déterminé de nouvelles modalités d’administration sans modifier le conditionnement de l’antidote. Le dossier de ce numéro de Repères décrit les bénéfices de ces travaux et la surveillance épidémiologique adoptée après Fukushima. Dans ces situations d’urgence radiologique et nucléaire, la population peut être exposée à d’autres radionucléides. L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a fait le bilan des antidotes disponibles. Des progrès sont encore nécessaires pour disposer de médicaments à l’efficacité irréprochable. Seuls des consortiums de recherche multiinstitutionnels comme Priodac permettent des avancées significatives et rapides. 

Marc Benderitter
Expert en radiopathologie


Iode radioactif : Les bases scientifiques de la prévention

Depuis les accidents de Tchernobyl et Fukushima, des recherches sont menées pour préciser les risques de contamination par l’iode radioactif. En cas de crise, des niveaux de référence guident l’action des autorités. Grâce à la prise répétée d’iode stable, celles-ci devraient bientôt disposer de nouveaux moyens de protection.

Comprimés d’iode : Des avancées en cas de rejets radioactifs prolongés

En cas de rejets d’iode radioactif à répétition, il est envisagé de protéger la population pendant sept jours grâce à des prises répétées d’iode stable. Ces résultats scientifiques donnent aux autorités une marge de manœuvre accrue en situation de crise.

REPORTAGE - Protection de la population : Ce qu’il faut savoir sur les comprimés d’iode

Avec l’extension du Plan particulier d’intervention (PPI) à 20 km autour des centrales, 2,2 millions de personnes doivent retirer des comprimés d’iode en pharmacie. Une protection efficace en cas de rejets radioactifs.


Dossier publié en janvier 2020