DOSSIER - Séismes : quelles sont les protections pour les installations nucléaires ?

La France n’est pas épargnée par les risques de tremblements de terre. Comment les installations nucléaires sont-elles protégées dans l’Hexagone ? Après la catastrophe de Fukushima au Japon, quelles sont les nouvelles dispositions prises par les exploitants ? Les experts de l’Institut évaluent régulièrement la résistance des installations aux risques sismiques. À la Hague, ils préconisent des calculs complémentaires qui conduisent à un renforcement du ferraillage des fondations. Les missions de l’IRSN ne se cantonnent pas aux seuls expertises et avis. Il mène aussi des recherches. Un exemple : celles réalisées sur les accélérogrammes, ces enregistrements en 3D de l’accélération subie par le sol lors de secousses. Repères a suivi des experts dans la vallée du Rhône et en Gironde. Sur le terrain, ils mesurent les ‘effets de site’. Avec leurs études, il sera possible de mieux prédire les mouvements du sol en cas de séisme et permettra d’améliorer la protection des installations. 

Près de la centrale du Tricastin (Drôme), deux experts relèvent les enregistrements de sismomètres mesurant les vibrations du sol.
Près de la centrale du Tricastin (Drôme), deux experts relèvent les enregistrements de sismomètres mesurant les vibrations du sol. - © Laurent Zylberman/Graphix-Images/Médiathèque IRSN 10

ÉDITO - Le risque sismique réexaminé tous les dix ans

Frédéric Ménage, directeur de l’expertise de sûreté à l’IRSN - © Michel Labelle/Signatures/Médiathèque IRSN

À la conception, toute installation nucléaire est dimensionnée pour résister à un niveau de séisme significativement plus élevé que celui du plus fort séisme connu sur la zone concernée. Ce " séisme majoré de sécurité " peut cependant évoluer au gré de l'avancée des connaissances en sismologie.
Tous les dix ans, à l'occasion des réexamens de sûreté, le séisme majoré de sécurité de chaque installation est réévalué. S'il est revu à la hausse, des travaux de renforcement peuvent se révéler indispensables pour poursuivre l'exploitation. Le dossier de ce numéro de Repères explique comment les experts s'assurent de l'efficacité des équipements parasismiques qui protègent les installations. 

Frédéric Ménage
Directeur de l'expertise de sûreté à l'IRSN de septembre 2015 à mars 2020.


Centrale du Tricastin : le risque séisme est réévalué

Dans la vallée du Rhône, la centrale du Tricastin est conçue pour résister à un séisme de magnitude 5,2. Les experts de l’IRSN valident les études sur la robustesse des structures et des équipements. Ils réévaluent régulièrement l’efficacité des protections parasismiques. Une infographie permet de comprendre celles qui existaient à la conception et celles mises en place après l’accident de Fukushima au Japon.

Bâtiment de stockage de déchets radioactifs de l'usine de la Hague

Usine de La Hague : vers un renforcement du ferraillage des nouveaux bâtiments

Tout comme les centrales nucléaires d’EDF, les autres installations nucléaires doivent pouvoir résister à des niveaux de séisme définis selon leur implantation. Au centre de traitement de combustibles nucléaires usés à La Hague, les experts ont recommandé à l’exploitant des justifications complémentaires.

 Céline Gélis, sismologue, met en place un test en parallèle de plusieurs capteurs sismiques. Ils serviront à mesurer le bruit sismique en réseau pour caractériser la vitesse des ondes sismiques dans le remplissage sédimentaire de la vallée du Rhône

REPORTAGE - Zones sédimentaires : mesurer les « effets de site » sur le terrain

Dans la vallée du Rhône et en Gironde, des sismomètres ont mesuré une amplification des ondes sismiques par certaines structures géologiques. Une information importante pour améliorer la protection des installations nucléaires contre les séismes.


Dossier publié en juillet 2018