Les Niveaux de référence diagnostiques ont 20 ans : des avancées réalisées grâce aux professionnels
Radiologie conventionnelle et interventionnelle, scanographie, médecine nucléaire : dans tous ces domaines les doses délivrées aux patients adultes se situent en deçà des Niveaux de référence diagnostiques (NRD). C’est l’une des avancées notables en radioprotection patients permise par la mise en place de ces NRD. En 2024, ils fêtent leurs vingt années d’existence.
Ces niveaux constituent des « valeurs repères » qui guident les praticiens dans l’optimisation de l’exposition.
Autre progrès : le taux de participation des services d’imagerie. Il augmente de façon continue depuis leur création en 2004 pour atteindre près de 90 % en médecine nucléaire et scanographie et 50 % en radiologie conventionnelle.
Cette bonne transmission est indispensable pour que le l’amélioration des pratiques progresse. Un nombre important de données est primordial pour que les experts de l’Institut établissent des statistiques solides et proposent des mises à jour de ces niveaux en adéquation avec les technologies et les pratiques les plus récentes.
La mobilisation de tous
En 2023, plus de 8 000 évaluations sont adressées à l’Unité d’expertise médicale de l’Institut.
Pour le professeur Hubert Ducou le Pointe, Chef du service de radiopédiatrie à Hôpital Armand-Trousseau à Paris, « Le recueil et la transmission des NRD demandent la mobilisation de tous les acteurs : manipulateurs, physiciens médicaux, radiologues. Ces niveaux favorisent l’optimisation des pratiques. L’ajout des Valeurs guides diagnostiques1 les fera encore progresser », précise-t-il. Pour lui, la généralisation des DACS2, pour système d’archivage et de communication de la dose (Dose Archiving and Communication System) devrait permettre d’atteindre l’exhaustivité du recueil des données ainsi que la publication de NRD par indication clinique.
En 2004 parait le premier arrêté relatif aux NRD en radiologie et en médecine nucléaire en France pour les actes d'imagerie présentant un enjeu de radioprotection pour les patients. Il met en application les recommandations de la publication 73 la CIPR parue en 1996 où le principe des NRD est précisé pour la première fois.
Grâce à deux révisions de cet arrêté en 2011 et 2019, de nouveaux types d’examens sont intégrés afin de prendre en compte les évolutions technologiques et des pratiques. C’est le cas en 2019 pour la radiologie interventionnelle et l’imagerie scanographique en médecine nucléaire.
1. La Valeur guide diagnostique ou VGD est une « valeur repère » complémentaire et inférieure aux NRD. Il s’agit de la médiane des données dosimétriques transmises à l’IRSN. C’est un outil supplémentaire permettant une démarche d’optimisation renforcée
2. Les DACS sont un outil informatique employé pour collecter et analyser les doses délivrées lors des examens d’imagerie.
Mammographie et tomosynthèse
Les mises à jour sont réalisées à partir des propositions de l’IRSN émises dans ses bilans publiés tous les 3 ans. Elles découlent de l’analyse des données dosimétriques transmises par les professionnels et des résultats d’enquêtes spécifiques réalisées auprès des professionnels de santé, et avec l’aide des sociétés savantes médicales.
Dernière avancée en date : un futur arrêté permettra d’intégrer un NRD pour la tomosynthèse mammaire, examen réalisé de plus en plus fréquemment dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Là encore, l’implication des professionnels dans la collecte de données pour proposer ce nouveau NRD est primordiale.
Niveaux de référence diagnostiques : la participation des services d'imagenie
Pour en savoir plus
Lire NRD - Niveaux de référence diagnostiques sur irsn.fr