Piscines des réacteurs : quels sont les phénomènes en jeu lors d’une perte d’alimentation électrique ?
Si les piscines des réacteurs où sont entreposés les combustibles usagés ne sont plus alimentées en électricité, la perte de refroidissement peut conduire à leur découvrement – appelé « dénoyage ». Le risque est d’exposer à l’air libre des matières hautement radioactives. Comprendre les phénomènes physiques en jeu lors d’un accident de perte de refroidissement est essentiel pour la sûreté. C’est l’objectif du programme de recherche Dénopi1. Deux installations expérimentales2 implantées à Cadarache (Bouches-du-Rhône) sont utilisées pour ces recherches. Les essais confirment la phénoménologie de l’accident. Les expérimentations permettent – à l’échelle de l’assemblage – une première évaluation de l’efficacité d’un moyen d’aspersion pour limiter les conséquences de l’accident. À l’échelle de la gaine de combustible, les scientifiques développent un modèle cinétique pour décrire sa dégradation par oxydation. Il est intégré dans un logiciel3 pour en décrire le processus de dégradation par oxydation.
Ces connaissances sont utilisées par l’Institut pour évaluer les dispositions d’EDF visant à limiter les conséquences de la perte des alimentations électriques des piscines d’entreposage. L’IRSN propose de poursuivre ce programme de recherche en vue d’approfondir la phénoménologie de l’accident.
- Dénopi : Dénoyage accidentel des piscines d’entreposage des combustibles
- Installations Midi (maquette instrumentée pour l’étude du dénoyage des piscines de combustible) et Aspic (Assemblage pour l’étude du dénoyage de piscine combustible)
- Logiciel Astec (Accident Source Term Evaluation Code) permet de simuler un accident de fusion du cœur d’un réacteur refroidi à l’eau