En plein poumon

Cette tâche pourpre est une zone bien délimitée du poumon gauche (en bleu sur l’image) d’une souris transgénique traitée par radiothérapie stéréotaxique. Cette technique de haute précision, utilisant des mini-faisceaux convergents

F. Milliat, IRSN LRMed @ Soysouvanh et al. 2020

Vous croyez voir une image tout droit sortie d’un jeu vidéo rétro, où la sphère rouge est un vaisseau ennemi à anéantir ? Vous êtes loin de la réalité. Il s’agit bien d’un combat, mais l’ennemi est tout autre. Cette tâche pourpre est une zone bien délimitée du poumon gauche (en bleu sur l’image) d’une souris transgénique traitée par radiothérapie stéréotaxique. Cette technique de haute précision, utilisant des mini-faisceaux convergents, permet d'irradier à haute dose de très petits volumes. Elle est utilisée en médecine depuis une dizaine d’années pour le traitement des cancers du poumon. Son intérêt est, entre autres, d’éviter la chirurgie chez certains patients – notamment ceux difficilement opérables – tout en gardant sous contrôle la prolifération de la tumeur.
Qu’en est-il des risques associés ? Une nouvelle étude, menée par le laboratoire de radiobiologie des expositions médicales de l’Institut, révèle que la radiothérapie stéréotaxique induit un phénomène de sénescence, un vieillissement prématuré des cellules saines environnantes.
Cette image – issue de ces travaux – a été publiée dans la revue International journal of radiation oncology, biology, physics. Elle a été obtenue avec l’irradiateur Sarrp (Small animal radiation research platform), un système d’irradiation dédié au petit animal. Dans le cadre du programme Rosiris, lancé par l’IRSN, ce travail doit identifier les mécanismes biologiques des effets secondaires des radiothérapies. Avec un prolongement possible : le développement de candidats médicaments qui pourraient les limiter.

Fabien Milliat
Expert en radiobiologie des expositions médicales


Article publié en juillet 2020