Le ver nous éclaire

comprendre l’effet des rayonnements sur la reproduction

© Elizabeth Dufourcq-Sekatcheff, Leco/SRTE/IRSN

Nu comme un ver, dit l’expression. Ce petit ver-là, un nématode, se met à nu pour aider les scientifiques à comprendre l’effet des rayonnements sur la reproduction. Transparent comme du verre, le marquage vert qu’il révèle – celui d’un gène impliqué dans la détermination sexuelle –informerait sur sa production de spermatozoïdes. Il constitue un bon modèle d’étude, car il est bien documenté sur les plans génétiques et moléculaires. Cette photo, obtenue au microscope inversé à fluorescence, est issue des travaux de thèse d’Élizabeth Dufourcq-Sekatcheff, écotoxicologue au Laboratoire de recherche sur les effets des radionucléides sur les écosystèmes à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Son objectif : comprendre quand interviennent ces effets toxiques sur la reproduction. Les premiers résultats montrent une baisse de fertilité dès les premières heures d’irradiation, à des doses faibles et des stades de développement précoces. La prochaine étape vise à caractériser les mécanismes moléculaires en jeu. Une hypothèse est explorée : l’irradiation aurait un impact sur les lipides, indispensables pour la formation d’oeufs viables. Pour les étudier, la jeune écotoxicologue soumet des populations de nématodes à une exposition chronique aux rayonnements gamma (50 mGy/h), du stade oeuf aux différents stades de maturité : embryon éclos, jeune adulte, adulte. Ces travaux contribuent à mieux appréhender les effets de la radioactivité sur les écosystèmes. À plus long terme, ils pourraient améliorer les indicateurs de suivi et contribuer à une meilleure protection de l’environnement. 

Élizabeth Dufourcq- Sekatcheff
Écotoxicologue


Article publié en septembre 2021