Ce qui a changé après Fukushima

DECRYPTAGE
Après la catastrophe de Fukushima, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé aux exploitants des « évaluations complémentaires de sûreté » (ECS).

Un expert IRSN visite les installations « noyau dur » du réacteur à haut flux de l’Institut Laue-Langevin (ILL), à Grenoble (Isère). - © Jean-Marie Huron/Signatures/Médiathèque IRSN

Un des principaux objectifs ? Vérifier le comportement des installations en cas de séisme plus fort que celui retenu pour leur dimensionnement. L’Autorité a imposé aux exploitants une proposition de l’IRSN : déployer un « noyau dur ». Il s’agit d’équipements ultimes destinés à réduire au minimum les conséquences en cas d’aléa naturel hors du commun… tel un séisme extrême. Les experts parlent alors de « séisme noyau dur » (SND).
Pour calculer ce SND, une préconisation de l’Institut a été retenue : combiner la méthode « déterministe » usuelle, fondée sur le plus fort séisme historique de la zone, majoré par sécurité, et une méthode « probabiliste » où l’on retient un scénario très rare sur des milliers envisagés. Pour les installations concernées par la mise en place d’un « noyau dur », le mouvement du sol définissant le SND doit être au moins 50 % plus élevé que celui associé au séisme majoré de sécurité (SMS) utilisé pour le dimensionnement des installations. Il doit également être au moins égal au mouvement sismique pouvant survenir une fois en vingt mille ans sur le site de l’installation.
L’IRSN a évalué les SND calculés par les exploitants. Principal concerné : EDF, avec ses 19 centrales. Selon l’analyse publiée fin 2015, la moitié des données de l’industriel sont convenables. Pour l’autre moitié, il devra apporter des éléments complémentaires : autres séismes historiques à retenir, activité des failles dans un rayon de 25 km, analyse de potentiels effets amplificateurs liés à la géologie de certains sites…