REPORTAGE - Alarme radioactive à l’aciérie de Trith-Saint-Léger
Un incident survient le 22 octobre 2021 à la fonderie de Trith-Saint-Léger, dans le Nord. Il n’a aucune conséquence médicale, pour les riverains comme pour les employés. C’est néanmoins l’occasion de tester la capacité des moyens mobiles à réaliser une centaine de mesures de dosimétrie interne en une seule journée.
Le vendredi 22 octobre 2021, à 5 h 20, un camion de cendres provenant de la fonderie LME (Laminés Marchands Européens) de Trith-Saint-Léger (département du Nord), s’apprête à entrer dans le centre de stockage des résidus lorsqu’il déclenche une alarme de détection de radioactivité. À 10 h 30, une contamination radioactive dix fois supérieure au bruit de fond est mesurée dans l’aciérie elle-même. L’exploitation s’arrête. Des contrôles relèvent une présence anormale de césium 137, émetteur de rayons gamma. Informé par la préfecture, l’IRSN active son dispositif de crise.
« Nous avons dépêché le lendemain matin nos moyens de mesure sur place », raconte Bruno Cessac, responsable de la cellule santé du centre technique de crise. Les premières mesures effectuées dans l’usine confirment de faibles niveaux de radioactivité, circonscrits à la zone de traitement des métaux. « Une source de césium radioactif avait manifestement été embarquée avec les ferrailles à recycler et fondue dans le four », poursuit le responsable. Du césium s’est retrouvé dans les fumées et poussières dégagées. Les relevés n’indiquent aucune contamination autour de l’usine, mais des employés ont pu inhaler des poussières radioactives.
Une camionnette de l’Institut, contenant quatre postes de mesures de contamination gamma interne, est donc envoyée sur place. Aucun des 98 employés présents lors de l’incident n’est touché. Le médecin du travail dépêché sur les lieux confirme l’absence de risque pour la santé. « Pratiquer 98 contrôles en une journée est une première hors exercice », souligne Bruno Cessac.
Article publié en octobre 2024