DOSSIER - Radioécologie marine : les connaissances progressent
Les côtes françaises bénéficient d’une surveillance radiologique continue. Si l’impact sanitaire des installations nucléaires françaises s’avère négligeable, qu’en est-il après un accident tel celui de Fukushima Daïchi en 2011 ? Pour prédire le comportement des radionucléides dans la mer, il est nécessaire que les scientifiques observent et comprennent comment ils diffusent vers le vivant et l’environnement. Des recherches sont menées sur les transferts au sein de l’écosystème marin. Elles visent aussi à comprendre la proportion de tritium rejeté en mer qui se retrouve dans l’atmosphère. Les spécialistes développent des modèles et des outils pour évaluer les conséquences si une contamination radioactive survenait. Pour suivre les investigations de terrain menées dans la Manche, Repères a suivi des chercheurs qui effectuent des carottages de sédiments dans la baie du Mont-Saint-Michel.
ÉDITO - Veille et recherche
Les rejets radioactifs en milieu marin n’ont cessé de diminuer depuis les années 1980. À tel point qu’aujourd’hui, les niveaux de radioactivité artificielle sont très faibles. L’Institut poursuit néanmoins la veille. Les études sur le devenir de la radioactivité dans l’environnement marin et son impact débutent dès les années 1960. Repères fait le point sur les avancées récentes. L’accident de Fukushima Daiichi – le premier à impacter directement l’écosystème marin – nous a orientés vers de nouveaux thèmes de recherche. Comment les radionucléides sont-ils transférés au sein des chaînes alimentaires ? Quel est l’importance et la pérennité de leur stockage dans les sédiments qui constituent un réservoir de radioactivité ? Nous avons beaucoup avancé sur ces questions cruciales, les travaux se poursuivent. L’IRSN promeut également l’utilisation de radionucléides comme traceurs. Ils nous informent sur la circulation des masses d’eau dans les mers et océans, sur les processus de transport des sédiments, mais aussi sur l’origine d’une contamination. Ainsi, en août 2011, une légère contamination au césium 134 des thons pêchés en Californie a montré qu’ils avaient migré depuis les eaux japonaises.
Sabine Charmasson
Chercheuse océanographe à l’IRSN
Radioécologie marine : la surveillance s’améliore
Le littoral français bénéficie d’une surveillance radiologique continue. L’usine de retraitement de La Hague alimente de nombreuses études : suivi des rejets radioactifs, modélisation des transferts de radionucléides au sein des écosystèmes, mesure des effets sur l’homme et l’environnement... Les modèles et outils développés intègrent aussi les leçons de l’accident de Fukushima Daiichi.
Pour protéger le milieu marin, la science avance
Les radionucléides rejetés en mer diffusent vers le vivant et l’environnement. Comment migrent-ils dans les écosystèmes ? Quels phénomènes physiques les remettent en suspension ? Pour répondre à ces questions, des recherches sont menées dans plusieurs mers et océans à la surface du globe.
REPORTAGE - Radionucléides fixés aux sédiments : la migration est quantifiée
Profitant d’un coefficient de marée élevé, quatre chercheurs du Laboratoire de radioécologie de Cherbourg-Octeville (LRC, Manche) quittent leur paillasse.
Dossier publié en avril 2021